MES LECTEURS SAVENT que j'ai toujours souhaité un Noël débarrassé de toute récupération chrétienne de l'ancienne Fête du Solstice d'Hiver. Que j'ai toujours dit oui à Papa Noël, non à l'Enfant Jésus. Oui au sapin, non à la crèche. Oui aux lutins, non aux Mages. Oui aux rennes, non au boeuf et à l'âne. Je souhaitais un Noël qui ne remplisse pas les espaces publiques de symboles religieux chrétiens. Un Noël avec des sapins étincelants, des luminaires féeriques, des étrennes enrubannés... mais aussi romantique, feu crépitant dans la cheminée, flocons de neige à l'extérieur, arbre dégoulinant de décorations, ringin' bells du traineau du gros bonhomme qui va passer par le conduit d'evacuation des fumées pour décharger de tonnes de cadeaux dans le living-room. Bref, un Noël White Christmas.
ET VOUS SAVEZ QUOI? On m'a contenté. A Nice les crèches ont disparu des écoles et de la Mairie. On tolère la crèche vivante dans le Vieux Nice mais l'année dernière dans la paille de la mangeoire à la place de l'Enfant Jésus il y avait une étoile rouge lumineuse qui semblait celle qui brille au sommet de la tour du Kremlin. Et ce n'est pas tout. Dans la foulée, pas contents d'avoir jeté le bébé chrétien, ces drôles d'apôtres de la laïcité ont jeté aussi le gros bonhomme laïque, puisque ses tournées dans les écoles ont été supprimées et même en ville il est devenu une espèce en voie de disparition. Comme les sapins de Noël, jadis omniprésents et aujourd'hui réduits à un solitaire exemplaire érigé presque à contre-coeur place Masséna. Quant au village de Noël, sa réplique saisonnière est là mais elle se donne des airs de camp de concentration, protégée par des militaires en treillis come si elle était une provocation grave, une offense à la morale courante, une transgression honteuse, la violation d'une loi sous-jacente et omniprésente. Même le nom Noël est en voie de disparition, car il devient de plus en plus rare dans les institutions publiques où on préfère l'appeler "Fête d'Hiver" en hommage à l'ancienne Fête du Solstice d'Hiver.
"T'ES PAS CONTENT?", me demanderez-vous. "C'est ce que tu voulais, non? Un Noël depouillé de tout symbole chrétien." Non! Je ne suis pas content car on ne fait pas tout ça au nom de la laïcité. Comble de l'hypocrisie, on fait semblant de le faire, utilisant la laïcité comme excuse pour "ne pas blesser" les musulmans. En effet, comme tout le monde sait, les symboles religieux chrétiens leur donnent l'urticaire et souvent l'envie de poignarder dans le dos, de tirer à la Kalachnikov ou encore mieux de se faire péter en kamikaze pour aller foutre les 72 vierges dans leur foutoir de paradis, donc il ne faut pas les vexer, donc supprimons les symboles religieux chrétiens. Non, putain de bordel de merde, je ne suis pas content!
NOTRE Noël leur tape sur le système? Génial! Ensevelissons-les sous une avalanche de crèches, de santons, d'enfants jésus, de madones, de joséphs, de papas Noëls, de rennes, de sons de cloches, de messes de minuit, de caroles, de sapins. Qu'ils comprennent qu'ils ne sont pas chez eux. Qu'ils comprennent qu'ils sont chez nous et que c'est nous qui faisons la loi. S'ils ne sont pas contents, qu'ils retournent au bled et plus vite que ça. Parce que Noël, avec toutes ses fanfreluches païennes et chrétiennes, est notre dernier carré! Autrement dit, une tradition non négociable.
Dragor
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